Alimentation et ostéopathie: une belle complicité

Alimentation et ostéopathie: une belle complicité

16 septembre 2013

Alimentation et OstéopathieVoici le deuxième de trois articles sur l’ostéopathie et l’alimentation.  En clinique, certains malaises ou douleurs  que vous ressentez pourraient éveiller chez votre ostéopathe un questionnement par rapport à votre alimentation et à certaines structures qu’il pourrait vérifier.  Pensons simplement à des problèmes d’acidité, où nous irons évaluer ostéopathiquement  l’estomac, l’œsophage et des symptômes d’hypoglycémie où il serait aussi pertinent d’examiner le pancréas, les glandes surrénales, le foie, par exemple…

Nathalie Camirand D.O., dans son livre «  Dysfonctions glandulaires et nerveuses : diagnostiques et traitements  ostéopathiques », décrit efficacement les symptômes qui peuvent être ressentis par les patients en relation avec une dysfonction à ces divers organes.  Nous citerons ici quelques exemples de problèmes fonctionnels, mais sachez qu’il ne s’agit en aucun cas d’une liste exhaustive.

Le foie
Petite usine d’épuration, le foie joue de multiples rôle. Entre autres, il peut trier et stocker les nutriments, participer au métabolisme des glucides et à la dégradation des lipides.  Il est donc constamment sollicité par notre alimentation.

Subjectivement, le patient pourrait présenter les symptômes fonctionnels suivants :

  • Des douleurs musculaires et articulaires,  de l’inflammation et de la fatigue générale par des accumulations de toxines dans le foie;
  • Des douleurs dans la région du foie;
  • Des douleurs cervicales droites;
  • Des douleurs à l’épaule droite et/ou au niveau de l’omoplate droit ;
  • Des symptômes d’hypoglycémie en dehors de l’heure des repas (faim impérieuse, vertiges, irritabilité et nervosité, palpitations) ;
  • De la difficulté à digérer les gras…

Nous pourrons trouver à l’évaluation ostéopathique un foie en dysfonction.  Selon son expérience,  Mme Camirand souligne selon son expérience clinique, qu’un foie est souvent plus rigide lorsqu’il  emmagasine beaucoup de toxines, et qu’il est plus congestif lors d’une alimentation riche en gras.  Les vertèbres  D5 à D9 ainsi que les côtes qui y sont associées peuvent être en lésions ou en restrictions ostéopathiques à droite. De plus, en cas d’intolérance alimentaire, nous retrouverons souvent un foie plus rigide accompagné d’un intestin spasmé.

Les glandes surrénales
Les glandes surrénales ont pour fonction entre autres de réagir en cas de stress (celui-ci peut être pris ici dans un sens large : stress au travail,  environnemental,  alimentaire).  Elles ne sont pas constituées pour répondre à une demande constante,  à long terme,  mais plutôt un stress spécifique, sinon elles s’épuisent.

Le patient pourrait ressentir des symptômes provenant d’une dysfonction comme :

  • Une fatigue physique et psychique ;
  • Un coup de pompe en après-midi ;
  • Une hypotension en se levant debout ;
  • Des faiblesses, des étourdissements ;
  • Une difficulté à se concentrer ;
  • Une diminution de la libido ;
  • Une tendance aux infections répétées ;
  • Une tendance à l’hypoglycémie ;
  • Une fatigabilité à l’effort ;
  • Des tensions aux muscles trapèzes…

En ostéopathie, nous pourrons observer des dysfonctions de mobilité au niveau des glandes surrénales, des tensions musculaires aux piliers du diaphragme et des lésions articulaires au niveau vertébral  entre D10-D11-D12 ainsi qu’aux 11e  et 12e côtes.

Le pancréas
Il est important de savoir que le pancréas gère la glycémie (quantité de sucres ou glucose  dans le sang).  Il sécrète l’insuline pour diminuer la quantité de sucres dans le sang en le faisant pénétrer dans les cellules pour une utilisation future.  Il sécrète également  le glucagon qui, à l’inverse, augmente la glycémie pour éviter une baisse trop marquée de sucre dans le sang.

Un niveau de stress élevé (psychologique, traumatique ou autres) libère automatiquement du glucose dans le sang pour réagir à la situation par l’intermédiaire du foie et des surrénales.   Le pancréas envoie aussitôt de l’insuline pour abaisser la glycémie. Par ailleurs, une consommation importante de sucres raffinés sollicite le pancréas constamment pour normaliser le glucose sanguin.  On comprend donc dans ces deux cas que l’on exige un travail en excès du pancréas, ce qui peut l’épuiser et le rendre moins efficace, et évoluer vers une  pathologie.
Il y a  différents stades :

  • Hypoglycémie : taux de sucre sanguin trop bas, accompagné de divers symptômes (faim, irritabilité,  mal de tête,  étourdissement, baisse d’énergie…) ;
  • Hyperglycémie :  il y a une résistance à l’insuline. Les cellules ne peuvent plus absorber le glucose. Le pancréas s’épuise et ne produit plus suffisamment d’insuline.  Le taux de sucre sanguin devient trop élevé. Il y a présence de certains symptômes : besoin fréquent d’uriner, soif intense et appétit  inhabituel, prise de poids, fatigue, tendance dépressive, diminution de résistance aux infections;
  • Diabète

Outre les symptômes classiques qui caractérisent l’hypoglycémie ou ceux qui accompagnent l’hyperglycémie, sur le plan musculo-squelettique, les patients peuvent éprouver des tensions cervicales et des douleurs au pourtour de l’omoplate et à l’épaule gauche.

En ostéopathie, nous retrouverons évidemment des restrictions au pancréas, accompagnées entre autres d’un ralentissement au niveau du foie et d’une dysfonction au niveau des surrénales.  Les vertèbres  D5 à D9 ainsi que les côtes correspondantes sont souvent en lésions ou restrictions ostéopathiques.

Le caecum (le début du gros intestin)
Le patient ressentira des douleurs dans l’abdomen en bas à droite, surtout  à la palpation.
Le thérapeute retrouvera un côlon tendu, spasmé.
Si malgré un dégagement des tensions en ostéopathie, ces douleurs et cet état de spasme reviennent,  on pourra soupçonner des intolérances alimentaires ou un problème d’acidose.

Le côlon sigmoïde (la fin du gros intestin, avant le rectum)
Le patient pourra ressentir des douleurs dans le bas ventre à gauche.  À la palpation ostéopathique, le sigmoïde sera tendu et spasmé.  On retrouve ce type de malaises plutôt lors de parasitose ou de déséquilibre de la flore intestinale, mais gardons en tête que ces symptômes peuvent se présenter également lors d’une particularité structurelle du côlon, telle des diverticulites.

Voici un petit résumé de l’impact de l’alimentation sur votre corps et les dysfonctions ostéopathiques :

  • L’alimentation peut être une cause de dysfonctions ostéopathiques ;
  • L’alimentation peut être un facteur d’entretien des symptômes ;
  • L’alimentation peut favoriser des états inflammatoires ;
  • L’alimentation peut favoriser l’acidité locale et/ou générale de l’organisme ;

Ainsi, une alimentation adaptée à votre organisme peut soutenir le traitement ostéopathique, éviter des récidives et améliorer la réponse au traitement.

Concentrons-nous maintenant sur le positif et sur les moyens d’action pour modifier certains aspects de notre alimentation et ainsi agir sur notre organisme. Vous devrez toutefois patienter un peu !  Les conseils pratiques suivront dans un prochain article  mais nous ne vous laisserons pas trop longtemps sur votre faim !

Bibliographie :

  • Camirand, Nathalie, Dysfonctions glandulaires et nerveuses : diagnostics et traitements ostéopathique, Maloine, 2009
  • Notes de cours Ostéopathie et alimentation, octobre 2012, présenté par Valérie Namer, D.O.
  • www.passeportsante.net

À propos de l'auteur

Marie-Claude Tremblay, D.O.

Un commentaire

  • pascal dit :

    Très intéressant je viens de voir un ostéopathe et il a mis en évidence des liaisons chez moi entre intestins et raideurs dans le dos. Votre article est passionnant.

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