Origines et soins ostéopathiques de la scoliose

Origines et soins ostéopathiques de la scoliose

2 mai 2017

Ostéopathie et scolioseLa scoliose (l’origine du mot grec scoliosis : torsion) est une déformation de la colonne vertébrale dans les trois plans de l’espace. Les vertèbres sont inclinées dans le plan frontal, tournées dans le plan horizontal et la plupart du temps en extension dans le plan sagittal (ou en inversion de courbures). Si elle est présente dans la partie thoracique de la colonne, elle induit une gibbosité en arrière et éventuellement une dépression à côté du sternum en avant puisque la courbure entraine les côtes. Lorsque la personne se penche en avant la gibbosité devient plus apparente en arrière. La hauteur des deux épaules peut être inégale ainsi que le bassin. Les particularités mentionnées sont des signes visuels.

Les différentes parties des vertèbres sont d’origine cartilagineuse qui s’ossifient au courant de l’adolescence jusqu’à vingt ans. Les contraintes mécaniques par l’entremise d’une traction musculaire ou interne (dure-mère), d’un déséquilibre organique ou d’une compression, par exemple, pourraient avoir une influence sur la formation d’une vertèbre et être à l’origine d’une courbure scoliotique.  Aussi, la gravité qui agit sur notre colonne vertébrale dans la station debout, contribue à la formation d’une scoliose.

D’une part, il faut différencier une attitude scoliotique d’une scoliose évolutive, structurelle. En principe, la présence de la rotation des corps vertébraux définit une scoliose. Seulement 20% des scolioses structurelles évolutives ont une origine connue médicalement. Elles peuvent être dues à une anomalie osseuse de la vertèbre comme la formation d’une hémi-vertèbre qui entraine une asymétrie de positionnement. Des maladies neurologiques comme la poliomyélite, le spina bifida, l’infirmité motrice d’origine cérébrale ou des maladies génétiques comme les myopathies, les pathologies touchant le cartilage et les ligaments ou des maladies engendrant des tumeurs comme celles touchant le contenu du canal rachidien peuvent causer une scoliose. 80% sont dites idiopathiques (sans origine connue). Beaucoup de recherches sont en cours actuellement qui pourraient peut-être diminuer ce pourcentage dans le futur.

D’autre part, une attitude scoliotique, non évolutive peut apparaitre lorsque la longueur des deux membres inférieurs est inégale ou après un traumatisme. Elle peut également être la conséquence d’une souffrance ou d’une réaction à une douleur viscérale. Par exemple, on pourrait remarquer une attitude scoliotique en présence d’un côlon irritable, de problèmes du foie, des poumons ou des bronches ou d’un déséquilibre musculaire. Elle peut être accompagnée d’une asymétrie crânienne. Précisons aussi qu’après un accouchement difficile ou suite à une mauvaise position in utéro, un nouveau-né pourrait présenter une attitude en virgule qui s’apparente à une attitude scoliotique. Les soins ostéopathiques sont très bénéfiques dans ce cas pour réduire les tensions et les blocages.

Scoliose

Selon les données consultées, on mentionne que la plupart des scolioses évolutives s’aggravent au moment de la puberté mais elles peuvent être présentes dès l’enfance. À l’adolescence la colonne connait sa plus forte croissance. Les filles sont plus touchées que les garçons (80%). On note aussi que les poussées de croissance par l’action de l’hypophyse influencent et majorent l’évolution scoliotique. Néanmoins, elles peuvent continuer à évoluer à l’âge adulte même après la maturation osseuse. La ménopause peut-être une période à risque ainsi que les chocs affectifs qui peuvent favoriser l’évolution. Avant l’âge adulte, la scoliose idiopathique est la plupart du temps indolore mais des douleurs peuvent se manifester à l’âge adulte. Il est donc important d’intervenir à temps pour limiter son évolution le plus possible.

En dernier lieu, il existe des courbures scoliotiques évolutives ou adaptatives en forme de « S » ou de « C ». Le degré d’une scoliose est mesuré à partir d’une radiographie frontale, entre les tangentes des vertèbres qui sont le plus inclinées (l’angle de Cobb). Les corps vertébraux d’une scoliose idiopathique évolutive ne montrent pas de déformations. Si la courbure scoliotique est tellement importante qu’elle altère les fonctions pulmonaire et cardiaque ou que la stabilisation musculaire n’est pas assurée le port d’un corset, une chirurgie par fixation pourrait s’imposer.

Après une anamnèse et une évaluation détaillées, l’ostéopathe va détendre et libérer la tension de toutes les structures (muscles, viscères/organes) qui désaxent le bassin, les vertèbres, le thorax et le crâne. Il va veiller à ce que les influx nerveux à toutes les structures impliquées soient adéquats. Ensuite, des mobilisations seront pratiquées dans le but de rétablir et de préserver une bonne mobilité de la colonne vertébrale, de diminuer la compression et de favoriser le bon fonctionnement des organes et viscères. Des exercices d’étirements, de mobilisations, de relaxation, de respiration et de reprogrammations seront donnés pour que la personne puisse soutenir sa souplesse au quotidien.

Références :

  • Campignion, Philippe, Document accompagnant le stage à thème « La scoliose », Formation biomécanique et thérapie manuelle, cours Chaînes méthode G.D.S., mai 2016
  • Lalauze-Pol, Roselyne, Le crâne du nouveau-né, 2ième édition Sauramps Médical, Montpellier 2008
À propos de l'auteur

Martina Hühner, D.O.

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