La dysménorrhée et l’ostéopathie
La douleur menstruelle, que l’on nomme la dysménorrhée, se divise en deux types : la dysménorrhée primaire ou secondaire. La dysménorrhée primaire est associée aux premiers cycles ovulatoires chez les adolescentes et se présente donc durant les trois premières années de règles. Lorsqu’elle est accompagnée d’une pathologie au niveau de la sphère gynécologique, elle se nomme la dysménorrhée secondaire. Celle-ci survient habituellement après une période de menstruations sans douleur.
La dysménorrhée primaire peut se situer dans le bas du ventre, au niveau du dos ainsi que dans les cuisses. Parfois, elle peut être si intense qu’elle crée des dérèglements systémiques tels : des nausées, des vomissements, des migraines et de la diarrhée.
Plusieurs facteurs peuvent influencer les dysménorrhées primaires. Une alimentation riche en acides gras (oméga-6), l’exposition au tabac et le stress peuvent contribuer à la douleur menstruelle. Aussi, un débalancement hormonal, une déficience de la thyroïde ainsi que les xénohormones (le pétrole, les pesticides et d’herbicides, les solvants, les cosmétiques, les plastiques et les détergents) présentes dans l’environnement augmentent les chances de souffrir de douleur menstruelles. De plus, des lésions ostéopathiques vertébrales, crâniennes ou du bassin ainsi que la position de l’utérus et du col de l’utérus peuvent avoir un impact sur les symptômes des menstruations.
Grâce à une approche globale de l’ostéopathie, il est possible d’agir sur ces douleurs menstruelles. Une étude ostéopathique a permis à Lambert et Poirier (1994) de créer un profil ostéopathique des femmes dysménorrhéiques tandis qu’une autre étude (Caron et Johnson, 1997) a démontré l’effet du traitement ostéopathique chez les femmes atteintes de dysménorrhée. Des techniques crâniennes, structurelles, musculaires ou viscérales visent à libérer le système nerveux et vasculaire de la zone gynécologique ainsi que le système hormonal. Il est aussi possible d’agir sur le métabolisme en traitant certains organes afin d’améliorer la condition de la patiente. Finalement, le thérapeute peut proposer des conseils nutritionnels ainsi que des conseils sur la gestion du stress (exercices respiratoires ou autres) afin d’améliorer l’état global de la patiente en lien avec la problématique.
Références:
- Barral, J-P. (1995). Manipulations uro-génitales (2e éd.). France : Elsevier.
- Camirand, N. (2009). Dysfonctions glandulaires et nerveuses. France : Maloine.
- Caron, M. et Johnson, M. (1997). Traitement ostéopathique chez les femmes atteintes de dysménorrhées (mémoire de maîtrise inédit). Montréal, Qc : Collège d’Études Ostéopathiques de Montréal.
- De Tourris, H., Magnin, et Pierre. (2000). Gynécologie et obstétrique. Paris : Masson
- Harel, Z. (2008) Dysmenorrhea in Adolescents. New York Academy of sciences. doi : 10.1196/annals. 1429.007
- Lambert, L. et Poirier, J. (1994). Schémas des lésions ostéopathiques chez les patientes atteintes de dysménorrhées (mémoire de maîtrise inédit). Montréal, Qc : Collège d’Études Ostéopathiques de Montréal.
- Lee, J. R. (2002). Équilibre hormonal et progestérone naturelle. Vannes : Sully
- Thibaud, É. et Drapier-Faure, É. (2005). Dysménorrhée et endométriose de l’adolescente. Dans A. Audebert (dir.), Gynécologie de l’adolescente (p.181-186). Issy-les-Moulineaux : Masson.