Les fascias: définition et fonction
Depuis quelques années, le mot fascia est de plus en plus employé parmi les professionnels de la santé. D’ailleurs, les thérapies visant à normaliser les fascias comme le Rolfing, la fascia thérapie, la technique Alexander et l’ostéopathie gagnent en popularité (Mayers, 2001). Qu’est-ce qu’un fascia et quelle est sa fonction?
Le Federative International Committe on Anatomical Terminology (FICAT) a largement défini le fascia comme étant des « feuillets, des gaines ou toutes autres agrégations de tissus connectifs dissécables [du corps] » (Kumka, 2012). Schleip (2012) qui est un des plus grands auteurs sur ce sujet, insiste en mentionnant que le fascia est un tissu corporel composé de fibres de collagène qui possède une continuité avec le corps entier et transmet des forces de tension à travers le corps. Selon cet auteur, les structures suivantes font parties de la famille des fascias : les aponévroses, les capsules articulaires, les ligaments, les gaines des tendons, les gaines musculaires, la dure-mère (la membrane de la moelle épinière), le périoste (la membrane des os), les capsules fibreuses des vertèbres et les capsules fibreuses des organes.
Grâce aux recherches effectuées sur les animaux, nous savons que les propriétés élastiques des fibres myofasciales participent aux contractions musculaires en les assistant, soutenant et coordonnant (Schleip, 2012). De plus, les fascias des muscles auraient une fonction protectrice en limitant l’élongation des fibres musculaires endommagées. Cliniquement, nous observons le rôle des fascias comme synergiste à la contraction musculaire chez les patients ayant subi des fasciectomies. Notons que ceux-ci racontent qu’ils semblent perdre de la force musculaire à la suite de ce type d’intervention.
Comme plusieurs tissus dans le corps humain, les fascias s’adaptent et s’épaississent lorsqu’ils sont soumis à une force constante et excessive (Mayers, 2001). Ainsi, les fibroblastes qui composent la membrane des fascias sécrètent plus de collagène pour solidifier la structure. Par contre, cet épaississement du tissu risque d’entraver la circulation localement et favorise une accumulation de toxines (Mayers, 2001). L’excès de déchets métaboliques irrite les terminaisons nerveuses et peut occasionner une réduction de la force musculaire ainsi qu’une augmentation de la douleur qui est souvent appelée « trigger point » (Mayers, 2001).
En terminant, précisons que l’ostéopathe vise à normaliser les fascias à l’aide de techniques manuelles variées et basées sur les différents rôles et les nombreuses fonctions de celui-ci à travers le corps humain. Informez-vous auprès de votre ostéopathe membre d’Ostéopathie Québec!
Références :
- Kumka M, Bonar J. Fascia : a morphological description and classification system based on a literature review. J Can Chiropr Assoc. 2012; 56 (3): 179 – 191.
- Myers TW. Anatomy trains. 2001; Churchill Livingstone.
Schleip R, Findley TW, Chaitow L, Huijing PA. The tensional network of the human body. 2012; Churchill Livingstone.