L’ostéopathie et les arts de la scène

L’ostéopathie et les arts de la scène

11 septembre 2014

Ostéopathie et ArtistesLes institutions d’enseignement des arts de la scène, les chercheurs et les thérapeutes prennent de plus en plus conscience de l’importance et de la spécificité de la prise en charge de la santé des artistes. Ainsi, la profusion de publications scientifiques dans le domaine de la médecine des arts, l’institution de cours sur la santé des artistes à l’université et l’établissement de cliniques spécialisées pour les artistes montrent cette préoccupation grandissante. D’une part, les musiciens doivent exécuter des prouesses de dextérité, d’agilité, de force, d’endurance et de vitesse dignes des athlètes (Quarrier 1993).  D’autres part, les danseurs sont comparés allègrement aux sportifs (Hagins 2014). La littérature scientifique reste cependant moins riche concernant la santé des acteurs, mais l’importance de leur corps dans l’expression de leur art ne laisse aucun doute.  Les artistes de la scène font face à des défis neuromusculaires et psychologiques énormes. Lors de sa performance, l’artiste doit, en plus d’exceller dans l’exécution de ses mouvements, transcender la technique afin d’émouvoir son public. Les thérapeutes doivent développer une expertise spécifique afin d’aider les artistes. Comme chez les sportifs, une approche multidisciplinaire est préconisée. Il n’existe que des solutions individualisées et personnalisées aux maux des artistes. Chaque thérapeute a sa place dans l’équipe afin d’agir sur un des aspects multifactoriels derrière les manifestations cliniques de nos patients. La spécificité de l’ostéopathie dans l’équipe multidisciplinaire réside dans son approche globale, la qualité de la palpation ostéopathique et le temps du traitement. Ces derniers points lui permettent d’obtenir une anamnèse complète de la santé générale du patient, d’évaluer et de traiter le corps des artistes,  et de reconnaître la nécessité de référer vers d’autres intervenants. L’ostéopathe décèle et traite les zones de dysfonctions somatiques afin d’optimiser l’amplitude articulaire, l’alignement des segments, la projection du centre de gravité et la fonction liée à la pratique artistique spécifique du patient (Hevey, 2012). Cependant, les «technopathies» des artistes doivent être adressées après qu’on ait écarté d’autres causes pathologiques. Le médecin est donc l’intervenant de base et la ressource première pour la santé de l’artiste. Il y a beaucoup d’éducation à faire afin que les artistes apprennent à prévenir les blessures et que leur figure archétypique se sacrifiant pour leur art se transforme vers un modèle plus équilibré : La santé au service de l’artiste et l’artiste au service de son art.

Sources:

  • Hagins, M., Kremenic, I.J., Liederbach, M., Orishimo, K.F., Pappas, E. (2014). Comparison of Landing Biomechanics Between Male and Female Dancers and Athletes, Part 1: Influence of Sex on Risk of Anterior Cruciate Ligament Injury.  American Journal of Sports Medicine, Mar 3. [Epub ahead of print]
  • Hevey, a. (2012). L’influence du soin ostéopathique sur la mobilité cervicale, la posture et la fonction liée à la pratique instrumentale chez le violoniste expert. Thèse présentée au Collège D’études Ostéopathique de Montréal.
  • Quarrier, N.F. (1993). Performing arts medicine: the musical athlete. Journal of Orthopaedic Sports Physical Therapy, 17 (2) : 90-5.
À propos de l'auteur

Joseph Gill-Lussier

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