L’ostéopathie et le suivi de grossesse
Lors de la grossesse, la majorité des femmes ressentent des inconforts divers et bien souvent, elles ignorent que ceux-ci peuvent être soulagés par des soins ostéopathiques.
En effet, les femmes enceintes qui consultent en ostéopathie le font généralement lors du deuxième et du troisième trimestre. Les raisons de consultation sont variables: douleur au dos, à l’aine, aux hanches, au coccyx, au pubis, aux côtes, sciatalgie, céphalée, sensation de pression au périnée et/ou à la vessie, œdème, difficulté à respirer et/ou souffle court, troubles digestifs dont les reflux gastro-oesophagiens, les brûlements d’estomac, la constipation etc.
Mentionnons qu’une séance d’ostéopathie débute habituellement par une courte discussion sur l’état actuel de santé et les raisons qui poussent la femme enceinte à consulter. Lors d’une première rencontre, un questionnaire de santé générale et spécifique est rempli. Ensuite, l’ostéopathe fait une évaluation (debout, assise et/ou couchée) afin de déterminer quels segments corporels nécessitent un traitement. Celui-ci consiste en des manipulations douces, subtiles et sans douleur, lesquelles permettent la libération des tensions présentes.
La particularité de l’ostéopathie est l’approche globale et le traitement de plusieurs des systèmes concernés lors d’une grossesse. C’est-à-dire que les systèmes évalués et traités en priorité sont le système musculo-squelettique ainsi que les systèmes nerveux, digestif, urologique, gynécologique et hormonal. Par son expertise, ses connaissances anatomiques et physiologiques approfondies ainsi que par sa capacité à faire des liens, l’ostéopathe parvient à cibler la ou les causes impliquées dans les symptômes ressentis par la femme enceinte. Généralement, le traitement d’une femme enceinte vise la diminution des douleurs, l’équilibration du bassin, l’assouplissement du périnée, la libération de l’utérus et de ses structures adjacentes, le positionnement fœtal optimal, la normalisation des pressions thoracique, abdominale et pelvienne, l’optimisation de la circulation artérielle et veineuse. Tout cela a pour but de diminuer les inconforts et de préparer la femme enceinte à l’accouchement.
De ce fait, une étude québécoise réalisée par Lafrance en 1998 a démontré que deux traitements ostéopathiques effectués en fin de grossesse aident à favoriser un accouchement progressif et continu. Cette recherche comprenait 63 femmes divisées en deux groupes. Précisons que seules les 34 femmes du groupe expérimental ont reçu des traitements ostéopathiques afin de pouvoir comparer les résultats avec un groupe témoin. Le temps de travail actif a été comparé pour chacun des groupes. L’analyse des résultats a permis d’observer une diminution du nombre d’accouchements très rapides et très longs chez les femmes du groupe expérimental.
Par ailleurs, le suivi ostéopathique est variable d’une femme à l’autre, il est adapté aux besoins de chacune. La fréquence des soins est donc déterminée par le thérapeute. Certaines femmes nécessitent uniquement quelques séances alors que d’autres ont besoin d’un suivi régulier au cours de la grossesse. Aussi, des exercices et/ou des conseils alimentaires et/ou d’hygiène de vie peuvent être suggérés afin de compléter les soins.
À noter qu’il est aussi conseillé de consulter un ostéopathe suite à l’accouchement. Le temps de travail, les positions lors de l’accouchement, l’appui de l’utérus et du bébé contre certaines structures peuvent entraîner des douleurs et des troubles persistants à la suite de l’accouchement comme des douleurs aux relations sexuelles. Il en est de même pour les interventions médicales dont l’induction, la rupture des membranes, l’épisiotomie, l’utilisation de forceps et/ou de ventouse, la péridurale, la césarienne etc., lesquelles peuvent avoir des conséquences à court, moyen et long terme. L’ostéopathe est donc en mesure d’aider à rendre toute l’expérience entourant la maternité des plus agréables.
Références :
- Lafrance, A. (1998). Effets de traitements d’ostéopathie sur l’accouchement; une étude comparative. Thèse, Collège d’Études Ostéopathiques de Montréal.