Prise en charge des commotions cérébrales
L’intérêt pour les commotions cérébrales est grandissant depuis quelques temps. Jusqu’à peu, il était encore difficile de savoir ce que c’est, comment les prévenir, ni comment les faire traiter. Les choses ont bien changé heureusement. Un consensus mondial sur la gestion des commotions a été obtenu lors d’une conférence internationale sur les commotions dans le sport à Berlin en Octobre 2016 (1).
Le concept de la commotion cérébrale, développé en médecine du sport et qui regroupe en fait l’ensemble de signes et symptômes est à rapprocher avec le traumatisme cranio-cérébral (TCC) qui se se définit selon cinq (5) caractéristiques bien précises : durée de la perte de conscience, résultat obtenu à l’échelle de Glasgow à l’urgence, lésions objectives (fractures ou autres), l’examen neurologique et l’amnésie post-traumatique. Il existe donc trois (3) degrés de sévérité des TCC, de léger (TCCL) à sévère selon les signes et symptômes.
Un TCCL survient lorsque le cerveau se heurte à la boite crânienne, il suffit simplement d’un choc reçu à la tête ou au corps. La force reçue lors de l’impact va se propager dans le corps et peut se répercuter jusqu’au crâne, comme par exemple lors d’une chute sur les fesses dans les escaliers…
Lorsqu’un incident survient, il convient d’observer des consignes particulières pour la prise en charge des TCCL, comme dans le protocole de gestions des commotions cérébrales pour le milieu de l’éducation et dans le cadre des activités sportives et récréatives (2). Celui-ci peut être adapté à toute situation car une commotion peut arriver à toutes et tous.
1 – Détecter
- La première des choses à faire est de signaler l’incident, qu’il y ait symptômes ou non car ceux-ci peuvent se manifester dans un délai de 48h.
- Dans le cas d’une activité récréative ou sportive, il faut ensuite retirer le participant de cette dernière. Ceci implique de ne pas le laisser seul ou de le diriger vers le personnel soignant.
- Parallèlement à cela, il faut continuer de surveiller si des symptômes sont présents ou non.
Signes/symptômes les plus fréquents d’une commotion |
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Rechercher les symptômes suivants MEPCIN : Mal de tête (pression) Étourdissement Problème de concentration Confusion / désorientation Intolérance au bruit ou à la lumière Nausées. |
La perte de connaissance n’est finalement pas le facteur #1, elle n’a d’ailleurs été observée que dans 5% des cas. Il en existe d’autres mais ceux-ci sont les premiers à vérifier et les plus retrouvés. (3)
2 – Observer
Cette étape consiste à rester vigilant quant à l’apparition des symptômes. Cela implique donc de commencer la période de repos et de consulter un médecin qui fera une évaluation et jugera du retour possible à l’activité.
3 – Reprendre progressivement les activités
Chacune de ces étapes dure selon la progression des symptômes, selon les recommandations du médecin et en communication avec le milieu dans lequel la personne atteinte évolue. (Étapes 4 et 5)
4 – Les évaluations médicales
La présence du médecin à chaque étape est essentielle pour une reprise dans les meilleures conditions. Ce dernier devrait procéder à une évaluation selon les recommandations des différentes lignes directrices établies par les gouvernements provinciaux et fédéral.
5 – Communiquer
La communication est un élément clé essentiel dans la guérison des commotions cérébrales et doit se faire avec la famille, l’école, le travail et les clubs sportifs.
Le traitement
Le traitement des commotions cérébrales implique l’interdisciplinarité du milieu de la santé. Chaque type de thérapie a un rôle à jouer : médecine traditionnelle, physiothérapie, ergothérapie, psychologie et ostéopathie notamment (à suivre dans un prochain billet pour une mise à jour du billet du 19 Novembre 2015).
Une commotion, même ancienne, peut avoir des répercussions à plusieurs niveaux sur le présent, comme provoquer des maux de tête, des troubles de mémoire, de la difficulté à se concentrer, etc. À répétitions et à plus haut niveau de gravité, les TCC peuvent causer des lésions cérébrales graves : le film « Commotion » avec Will Smith de 2015 est tirée d’une histoire vraie et présente les effets possibles des commotions sur la santé.
N’hésitez donc pas à en parler avec votre médecin pour plus d’informations ou à d’autres professionnels de la santé comme votre ostéopathe pour aider votre corps à se défaire de l’empreinte des commotions.
Pour plus d’informations…
- Mc Crory et coll. (2017). Consensus statement on concussion in sport—the 5th international conference on concussion in sport held in Berlin, October 2016. British Journal of Sports Medicine, 51, 838-847. https://bjsm.bmj.com/content/bjsports/51/11/838.full.pdf
- Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Gouvernement du Québec (2017). http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/loisir-sport/Protocole_de_gestion_des_commotions_cerebrales_FR.pdf
- Résumé de Castile, Collins, Mc Livain et Comstock, BJSM 2012 disponible à http://bjsm.bmj.com/content/46/8/603.abstract?sid=048caff4-3d17-407c-8bdd-ed64c7cd8bc3
- Il est possible de trouver des informations complémentaires sur le site de la Collaboration Canadienne sur les Commotions Cérébrales (http://casem-acmse.org/fr/education/cccfr/).
- L’Université de Laval offre une formation en ligne, adaptée à tous, pour savoir prévenir, détecter, gérer, accéder aux soins et concevoir un protocole de gestion des commotions. (https://www.fmed.ulaval.ca/mfmu/departement/vie-departementale/nouvelles/details/browse/2/detail/formation-gratuite-sur-les-commotions-cerebrales/?tx_ttnews%5BbackPid%5D=1660&cHash=ac58bacb8f )
Julien Fatisson, PhD., D.O, en collaboration avec Qualita