Le bruxisme

Le bruxisme

5 juin 2018

le bruxisme et l'ostéopathie

Stress, colère, angoisse, sont des états psychologiques qui caractérisent nos sociétés modernes pour faire face à la vie quotidienne. Certains font du sport, d’autres consultent un(e) psychologue et d’autres, n’arrivant pas à gérer cet état et grincent des dents.
Le terme bruxisme caractérise médicalement le fait de serrer de manière inconsciente les dents. En médecine dentaire, le bruxisme est caractérisé par des contractions involontaires et inconscientes des muscles masticateurs en dehors de la fonction physiologique (mastication ou déglutition) engendrant de graves conséquences oro-faciales. Précisons que les grincements peuvent apparaitre soit lorsque la personne est éveillée (bruxisme diurne), soit lorsque la personne est endormie (bruxisme nocturne).
On différencie deux types de bruxismes :

  • Le bruxisme centré ou Clenching : le patient serre des dents de manière centrée sans mouvements horizontaux de la mâchoire (serrement des dents sans frottements)
  • Le bruxisme excentré ou Grinding : en plus d’avoir un serrement de dent, on remarquera aussi un déplacement de la mâchoire selon un axe horizontal, créant ainsi un véritable bruit de grincement.

«On grince des dents quand on ne peut pas mordre, ce qu’on a envie de mordre» (Bonaparte 1952)

Quels sont les facteurs favorisant l’apparition des grincements de dents?

  • Un état de stress et d’anxiété exacerbé. Lors de cet état, un fort taux de dopamine (précurseur de l’adrénaline) sera sécrété, ce qui permet de préparer les muscles des mâchoires à des contractions hors-normes;
  • Une malocclusion. C’est-à-dire un mauvais engrenage des dents de la mandibule (dents du bas) par rapport aux dents maxillaires (dents du haut);
  • Certaines parasitoses peuvent être un facteur déclenchant du bruxisme chez les enfants (NADLER ,1957);
  • Après la consommation d’alcool, de tabac ou de caféine;
  • Lors de certains troubles du sommeil, tel que l’apnée du sommeil, par exemple;
  • Lors de la prise de certains médicaments (notamment les psychostimulants dopaminergiques);
  • Les crises d’allergies peuvent favoriser l’apparition du bruxisme;
  • Prédisposition génétique : certaines pistes de recherches laisseraient à penser qu’il y aurait une corrélation entre un parent qui bruxe et un enfant qui bruxe.

Quels sont les signes qui nous amènent à penser qu’une personne grince des dents ?
Si vous notez chez une personne une usure dentaire, une « pulpe dentaire » qui se meurt, un épaississement de l’os alvéolaire (os qui entoure la dent épaissit), des gingivites (inflammation de la gencive), des muscles masticateurs hyperdéveloppés (muscles des joues), des craquements de la mâchoire , une fatigue inexpliquée le matin malgré une nuit de sommeil normale, des douleurs articulaires ou musculaires apparaissant dans le cou, les épaules ou le le dos, alors, il se peut fortement que cette personne souffre de bruxisme.

Quels sont les traitements et les solutions proposés en médecine?
En médecine dentaire, on vérifiera votre occlusion, et on pourra, le cas échéant vous proposer une plaque occlusale. Aussi, des traitements pharmacologiques pourront vous être proposées par votre médecin ou dentiste tel que des myorelaxants, des antidépresseurs , des injections de botox sur les muscles masticateurs. Ces solutions ont pour but de travailler directement sur le relâchement rapide des mâchoires. De plus, on pourra vous proposer d’apprendre à gérer votre niveau de stress par l’activité.

En quoi consiste le travail en ostéopathie ?
En ostéopathie, l’objectif sera de répertorier et de travailler sur les causes du bruxisme sans en négliger les conséquences mécaniques néfastes que peut produire ce bruxisme sur le reste du corps. Ainsi, il est facile d’identifier deux causes majeures au bruxisme sur lesquelles votre ostéopathe pourra intervenir :
L’anxiété, le stress : la diminution de cet état se fera par l’utilisation de techniques crâniennes (régulation du rythme crânien, libération des contraintes mécaniques du crane…) ou des techniques musculo-articulaires. Aussi, une personne avec moins de tension physique sera plus à même à gérer un stress psychologique.
Le travail sur le système musculaire et articulaire de la mâchoire : Comme il a été dit plus haut, une mauvaise occlusion, un mauvais engrainage dentaire peut être l’origine des grincements des serrements des dents. En ostéopathie, notre objectif sera donc de travailler sur le positionnement des articulations de la mâchoire (Articulation Temporo-Mandibulaire) par différentes manœuvres ostéopathiques.
Il est aussi important de voir aux conséquences néfastes du bruxisme en ostéopathie. Le fait de serrer ou de grincer de manière intense les dents engendre des tensions articulaires et musculaires ailleurs que dans les mâchoires. Voici un exemple illustrant l’implication des mouvements masticatoires sur les vertèbres du cou.

‘Ex : il est très facile de vérifier par vous-même ce point.
Mettez simplement vos doigts sur votre nuque. Maintenant, contracter fort les mâchoires. Vous devriez sentir des petites contractions musculaires sous vos doigts.’‘Dans le corps, tout est en lien ou presque.’

Notons qu’il existe des chaines musculaires (ensemble de muscles travaillant en synergie) ainsi que des relations mécaniques qui mettent en rapport la mâchoire, avec le cou, les épaules, le dos, le thorax. Certains bruxomanes se plaignent de migraines, de cervicalgies, de dorsalgies, de douleurs aux l’épaules. En ostéopathie, notre but sera de déterminer et de travailler sur ces chaines de dysfonctions partant de la mâchoire et se répercutant sur les différents autres systèmes (épaule thorax cou, bassin). Celles-ci pourront même engendrer un débalancement de la posture. L’inverse est aussi vrai! Des dysfonctions mécaniques de votre corps peuvent engendrer un débalancement de la machoire, participant de près ou de loin à l’apparition des crises de bruxisme. Par exemple, une tendinite d’épaule peut engendrer des tensions/retractions musculaires impliquant le cou et la mâchoire. L’art de votre ostéopathe sera donc de déterminer ce qui est la cause et la conséquence.

En dernier lieu, mentionnons qu’il est donc intéressant de travailler en étroite collaboration avec un dentiste, un psychologue et un ostéopathe afin d’apporter au patient une solution notable et durable à ce problème.

Références :

  • F. PARAIN, Ostéopathe D.O. : Bruxisme excentré et dysfonctions de la ceinture scapulaire ; Soutenu à I.S.O. Aix-en-Provence, le 22 décembre 2007.
  • J.M. LANDOUZY : Les A.T.M., évaluation, traitement odontologiques et ostéopathiques; Aix-en-Provence, France : VERLAQUE.

À propos de l'auteur

Frédéric Parain, D.O.

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