Alimentation et ostéopathie: une belle complicité

Alimentation et ostéopathie: une belle complicité

18 janvier 2014

Voici le troisième et dernier article sur l’ostéopathie et l’alimentation.  Il abordera des conseils alimentaires concrets, parfois très simples, parfois qui exigent un peu plus de discipline de notre part.  Mais le plus important de tout est que, quoi que vous tentiez, vous y trouviez un certain plaisir, sans quoi on risque plus facilement d’abandonner…

Comme nous l’avons vu dans les 2 articles précédents, l’alimentation peut être à la source de l’inflammation et de la douleur chronique, non pas seulement du système digestif, mais de tous les autres systèmes de notre corps.  Nous essaierons donc d’agir à la source, plutôt que de traiter uniquement les symptômes.

1- Notre système digestif

  • Réduire des allergènes : les aliments allergènes les plus communs sont le gluten et les produits laitiers.  Si nous voulons savoir si ces aliments peuvent être problématiques pour nous,  ils peuvent être retirés de notre alimentation pour au moins une semaine, et observer quels impacts ce retrait a sur nos symptômes.  Ensuite, en les réintroduisant, on observe si les symptômes reviennent.
  • Éviter les carences alimentaires : si vous diversifiez vos sources au niveau des produits céréaliers (riz-brun de préférence, quinoa, sarrasin, farine de millet, farine de pois chiches) et des produits « laitiers » (lait d’amandes, de riz ou de soya, yogourt de soya, d’amandes ou de lait de coco), l’apport en vitamines et minéraux devrait être suffisant, mais en cas de doute, rien de vous empêcher de suppléer avec une multi-vitamine ;
  • Idéalement opter pour des aliments à indice glycémique bas ou moyen.  Jacqueline Lagacé, dans son livre « Cuisiner pour vaincre la douleur », suggère le site internet www.superphysique.org/supermince/.  Aliments faciles à retenir pour un index glycémiques bas : les légumes (sauf les carottes cuites et les pommes de terre) la plupart des fruits (mais pas les bananes), les légumineuses et le chocolat noir 70% de cacao et plus ! ;
  • Avec la diminution de blé et gluten dans notre alimentation, surviennent parfois une légère constipation.  Nous pouvons y pallier avec une augmentation d’apport en fibres, qui en plus, favorise la satiété et le contrôle du poids.
    • Fibres sans gluten: légumineuses, fruits (entre autre la peau des pommes et des poires, riche en pectine), noix, graines (lin, tournesol, citrouille), légumes.
    • Fibres avec gluten: psyllium, avoine, son de blé.
  • Boire beaucoup d’eau aide à contrer la constipation.  De plus, boire 1 ou 2 verres d’eau avant les repas hydrate les cellules du tube digestif et leur permet de travailler plus efficacement.
  • Augmenter l’apport en protéines et diminuer celui en glucides (qui a tendance à être élevé dans les sociétés occidentales), que ce soit au repas ou pour les collation.   Voici ce que devrait être idéalement la distribution des aliments pour les repas.

2- Le stress

Nous n’enlèverons pas le stress de notre vie, mais vous vous doutez bien qu’il n’aide en rien la digestion.  En fait, il amène notre système nerveux à fonctionner sur un mode alerte (système nerveux autonome sympathique) au lieu de favoriser un état de calme (système nerveux parasympathique).  De plus, le cortisol, hormone qui se trouve augmentée en cas de stress chronique, stimule des cellules adipeuses à stocker le gras.

Que faire ? Méditation, sport, support nutritionnel (oméga-3, vitamine C), dormir à des heures fixes, tout cela est efficace…  mais le plus facile est de simplement respirer.  Quand vous vous asseyez devant votre assiette, prenez quelques grandes respirations !  Déjà vous envoyez à votre corps le message de se préparer à la digestion.

3- Les toxines

Malgré tous nos bons efforts, les toxines restent présentes dans notre alimentation, dans notre environnement, et même dans notre corps de par les déchets produits par toutes les réactions métaboliques de notre organisme.

Nous pouvons tout de même lui donner un petit coup de pouce :

  • avoir une alimentation biologique dans la mesure du possible ;
  • boire beaucoup d’eau ;
  • prendre des probiotiques ;
  • augmenter l’apport en fibres : si elles sont moulues, les fameuses graines de lin, en plus d’améliorer le transit intestinal, augmentent l’apport en oméga-3, qui contribue à diminuer l’état inflammatoire ;
  • augmenter notre consommation de crucifères (chou, brocoli, chou-fleur, chou de Bruxelles, navet…)
  • attention au gras : favoriser les huiles d’olive, de canola, d’arachide et de noix, plus riches en oméga-3,
  • diminuer nos calories !  Facile à dire me direz-vous ! Et vous avez raison !  mais sachez qu’une augmentation du volume des cellules adipeuses provoque une libération d’agents inflammatoires !
  • prendre des aliments qui contiennent des antioxydants : thé vert, curcuma, cannelle…

4- Erreurs nutritionnelles fréquentes

Parfois il vaut la peine de prendre du recul sur notre façon de consommer.

  • Est-ce que nous sautons des repas ?
  • Avons-nous tendance à jeuner ? À grignoter ?
  • Avons-nous des horaires de repas irréguliers ?
  • Mangeons-nous trop peu le matin, ou trop le soir
  • Est-ce que nous tenons compte de notre état émotionnel ?

Certaines habitudes alimentaires rendent la vie dure à différents organes de notre corps, les obligent à travailler très fort et les empêchent de faire leur fonction de la façon la plus optimale.

Mais souvenez-vous : manger devrait rester un plaisir.  Si vous faites des changements alimentaires, prenez le temps de trouver d’autres aliments qui vous plairont : des noix avec de petits morceaux de chocolat noir, de bons muffins maison, …

Soyez créatifs, laissez place à votre imagination et à faites confiance à vos papilles…

Bibliographie :

  • Camirand, Nathalie, Dysfonctions glandulaires et nerveuses : diagnostics et traitements ostéopathique, Maloine, 2009
  • Lagacé, Jacqueline, Comment j’ai vaincu la douleur chronique et l’inflammation chronique par l’alimentation, Fides, 2011
  • Site internet Passeport-santé
  • Spectrum of gluten-related disorders : consensus on new nomenclature and classification, BMC Medecine, February 2012 (publication parue sur le site Center for Celiac Research & Treatment)
  • Notes de cours « Ostéopathie et alimentation », présenté par Valérie Namer D.O., octobre 2012
  • Note de cours « Facteurs à considérer dans le traitement des douleurs inflammatoires et résistantes ou les douleurs chroniques », présenté par Alain Ishac, nutritionniste, septembre 2013

À propos de l'auteur

Marie-Claude Tremblay, D.O.

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