Alimentation et ostéopathie: une belle complicité

Alimentation et ostéopathie: une belle complicité

15 août 2013

Alimentation et ostéopathieVous souffrez de douleurs articulaires ou de tendinites récurrentes ?  Les traitements d’ostéopathie ou d’autres approches vous soulagent temporairement, mais les symptômes reviennent ?  Saviez-vous que ceux-ci peuvent parfois trouver leur origine dans votre alimentation?  On se doute qu’un désordre digestif peut être causé par certains aliments, mais il en est de même pour une multitude de problématiques, des douleurs musculo-squelettiques aux céphalées, en passant par les sinusites chroniques…

Ce sujet, ostéopathie et alimentation, fera l’objet de trois articles en 2013-14.  Le premier traitera des concepts de base en alimentation.  Le second abordera les symptômes que vous pouvez ressentir s’il y a des problèmes en relation avec votre alimentation et ce que nous retrouverons en ostéopathie.  Le dernier concernera des conseils pratiques qui pourront vous aider à bien amorcer des changements alimentaires.

Commençons donc par expliquer brièvement quelques notions de base.  Nous pouvons aborder les aliments en fonction de leur aspect quantitatif (valeur énergétique), ce qui nous intéresse moins pour le sujet actuel, et qualitatif.  L’aspect qualitatif se divise lui-même en macronutriments et micronutriments.

Ainsi, les macronutriments comprennent les glucides, lipides et protéines.  Les glucides comprennent les glucides complexes, simples (sucre) et les fibres.  Ils sont la source première d’énergie de notre cerveau, et sont une source importance d’énergie pour nos contractions musculaires.  Notons que les fibres équilibrent les niveaux de lipides et participent à la prévention des problèmes cardio-vasculaires et au transit intestinal.

Par ailleurs, il est utile de savoir qu’on peut aborder les glucides par la notion d’index glycémique qui tient  compte des effets des aliments une fois qu’ils sont ingérés.  Un index glycémique bas produira une élévation modérée de la glycémie dans le sang et une décroissance progressive et stable.  Un aliment à index glycémique élevé produira une augmentation rapide de la glycémie avec une réponse d’insuline forte et une décroissance abrupte de la glycémie.  Cette dernière induit une hypoglycémie secondaire responsable de fatigue, de fringale, de diminution de concentration.  Détail intéressant : les fameuses fibres alimentaires dont nous entendons souvent parler ont comme effet, entre autres, de ralentir l’absorption des glucides, de diminuer la glycémie et la sécrétion d’insuline.

En ce qui concerne les lipides, ils peuvent être classés en bon gras (monoinsaturés et polyinsaturés) ou mauvais gras (saturés et trans).  Ils participent au transport de certaines vitamines, au développement du système nerveux et de notre immunité et sont bien sûr une réserve d’énergie.  Ils sont également une composante de la structure de nos cellules et de certaines hormones, en plus d’assurer une protection cardiovasculaire (les oméga-3, et non pas les gras saturés!).

Finalement, les protéines sont classifiées en protéines végétales et animales.  Elles sont entre autres nécessaires pour la bonne constitution de notre système musculaire, pour notre croissance, notre immunité, la cicatrisation, le métabolisme cellulaire et la synthèse de nos hormones.

Les micronutriments sont quant à eux tous les minéraux et vitamines que nous absorbons via les macronutriments.

À la lumière de ces quelques notions, il est aisé de comprendre l’importance d’une alimentation équilibrée.  Elle permet de maintenir l’état de santé et de soutenir les multiples fonctions de cette merveille machine qu’est notre corps.  Il est également facile de concevoir qu’un déséquilibre alimentaire peut entraîner des problèmes de santé, soit par carence de certaines nutriments ou par excès de substances nocives pour notre organisme.

Plusieurs maladies peuvent être reliées à l’alimentation :

  •     maladies métaboliques (le diabète par exemple) ;
  •     maladies cardio-vasculaires ;
  •     certains cancers ;
  •     maladies inflammatoires (arthrite, tendinites);
  •     syndrome de fatigue chronique ;
  •     maladies neurologiques (migraine);
  •     etc.

Ces maladies ne conduiront pas toutes chez l’ostéopathe mais il est possible que vous consultiez pour des tendinites récalcitrantes.  Votre thérapeute trouvera peut-être peu de restrictions au niveau musculo-squelettique mais plutôt au niveau des viscères abdominaux.  On peut alors soupçonner que la cause ne soit pas articulaire, mais plutôt inflammatoire, peut-être due à l’alimentation.

Dans son livre « Comment j’ai vaincu la douleur et l’inflammation par l’alimentation », Jacqueline Lagacé, chercheure en microbiologie et immunologie, explique très bien un phénomène qui peut augmenter l’inflammation généralisée.  Grosso modo, certains aliments de notre alimentation  moderne ne peuvent pas être bien digérés.  Ils entraînent dans le petit intestin une accumulation de déchets et de grosses molécules qui n’ont pu être dégradées, ce qui abime la paroi de l’intestin et la rend perméable.  Ces grosses molécules et ces déchets peuvent donc traverser la barrière digestive et se retrouver dans le sang.  De là, nos cellules inflammatoires se mettent en branle car elles entrent en contact avec des molécules qui ne devraient pas être présentes.  Et nous nous retrouvons avec un terrain inflammatoire global sur lequel peut se développer diverses pathologies.  Pourquoi telle pathologie plutôt qu’une autre ?  Il s’agirait une prédisposition génétique.

Le deuxième article suivra sous peu et abordera divers symptômes en lien avec des dysfonctions viscérales qui peuvent être observées en ostéopathie et qui sont possiblement dues à l’alimentation.

Bibliographie :

  • Lagacé, Jacqueline, comment j’ai vaincu la douleur et l’inflammation chronique par l’alimentation, Montréal, Fides, 2011.
  • Notes de cours Ostéopathie et alimentation, octobre 2012, présenté par Valérie Namer, D.O.
  • www.passeportsante.net

À propos de l'auteur

Marie-Claude Tremblay, D.O.

Un commentaire

  • Get Smart dit :

    L’important est d’avoir un équilibre entre notre consommation d’aliments acides, d’aliments producteurs d’acides et l’apport d’aliments alcalins. Comme ceci, les bases vont neutraliser les acides sans que notre système ait à intervenir. Si les aliments acides et producteurs d’acides sont beaucoup plus élevés, il se produit une énorme quantité d’acide qui arrive dans le sang et, puisqu’ils ne pourront pas s’équilibrer naturellement par l’alimentation elle-même, ce sont les minéraux alcalins de notre corps qui devront être utilisés.

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