Mieux comprendre l’infertilité
L’infertilité se définit comme étant une incapacité à concevoir. Le facteur temps varie selon les auteurs. Certains affirment qu’après un an de relations sexuelles non protégées sans grossesse, il s’agit d’infertilité alors que d’autres estiment qu’il faut deux ans pour en venir à cette conclusion.
Il existe deux types d’infertilité : l’infertilité primaire et l’infertilité secondaire. Dans le premier cas, il n’y a jamais eu de grossesse alors que dans le second cas, il y a eu grossesse dans le passé, et ce, quel qu’en soit l’issue : une grossesse extra utérine, un avortement spontané ou la naissance d’un enfant.
Ajoutons que les causes associées à l’infertilité sont multiples. D’abord, elles peuvent être féminines ou masculines. Lorsqu’il s’agit de la femme, celles-ci peuvent être en lien avec l’utérus et son col, les ovaires ainsi que les trompes. Elles peuvent aussi provenir de troubles hormonaux. Toutefois, dans 8% à 30% des cas, le phénomène semble inexplicable médicalement.
Précisons qu’il y a des infertilités cervicales, lesquelles sont en lien avec le col utérin. Il peut y avoir une insuffisance de glaire cervicale ou un obstacle à l’entrée du col, ce qui nuira à la pénétration des spermatozoïdes dans le col utérin. C’est un phénomène observable à la suite d’infection ou de conisation du col. La conisation est une intervention chirurgicale qui consiste à retirer une partie du col afin d’en faire l’analyse ou d’en retirer la partie dysplasique.
Aussi, les infertilités utérines peuvent être dues à des malformations tout comme à la présence d’un fibrome. Le positionnement utérin peut également nuire à la fertilité. Par exemple, lorsque celui-ci est en position de rétroversion, le col n’est plus orienté vers le lac spermatique, ce qui peut diminuer les chances de concevoir. Quant aux trompes utérines, leurs fonctions peuvent être affectées à la suite d’une infection comme une infection transmise sexuellement, une appendicite ou encore, une pathologie telle l’endométriose ou la maladie de Crohn. Ces dernières peuvent créer des adhérences en périphérie des trompes, lesquelles nuiront à la rencontre des gamètes ou à l’implantation de l’œuf dans l’utérus. D’autre part, certaines interventions chirurgicales comme celle pratiquée lors de grossesse intra-tubaire nuisent à l’intégrité des trompes. Toutes les cicatrices de chirurgies dont la césarienne, l’appendicectomie, la laparoscopie etc. peuvent aussi créer des adhérences.
Un ostéopathe spécialisé peut agir de plusieurs façons. Généralement, il s’assurera que le système musculo-squelettique en lien avec le système uro-génital est bien libre de tension. En autres, la jonction vertébrale dorso-lombaire et le sacrum peuvent être traités car ceux-ci sont responsables de l’innervation sympathique et parasympathique de l’utérus, des ovaires et de trompes. Les tensions des tissus mous adjacents sont aussi non négligeables. Il existe tout un système de soutien musculaire et ligamentaire autour de l’utérus, des ovaires et des trompes. Lorsque ceux-ci sont en tension, ils peuvent influencer la position, la mobilité, l’aspect vasculaire et nerveux ainsi que la fonction des organes voisins. L’ostéopathe peut également traiter directement chacune des structures du système uro-gynécologique. Avec des manipulations spécifiques, il est possible de libérer les adhérences post-infectieuses ou en lien avec des pathologies et/ou des cicatrices et de travailler le col utérin ainsi que le positionnement de l’utérus.
L’ostéopathie semble être un moyen de traitement particulièrement efficace lorsqu’aucune cause médicale ne peut expliquer l’infertilité.
Kermorgant (2007), s’est intéressée à l’apport du traitement ostéopathique dans la prise en charge de l’infertilité secondaire. Son échantillon comprenait 25 femmes de 37 ans et moins, infertiles depuis plus d’un an. Dans le cadre de cette étude, 18 d’entre elles ont réussi à procréer à la suite de cinq traitements ostéopathiques. Cette même auteure a évalué le taux de grossesse des femmes ayant reçu des traitements ostéopathiques par rapport à l’évolution naturelle sans intervention. Après un an d’infertilité, le taux de grossesse est de 61% et il augmente à 81% avec les traitements d’ostéopathie. Après deux ans d’infertilité, le taux de grossesse d’une évolution naturelle est de 22% alors qu’il est de 85% avec une intervention ostéopathique. De plus, Barral, un ostéopathe français, aurait démontré que les manipulations uro-gynécologiques peuvent augmenter la circulation interne des trompes utérines (cité dans Kermorgant, 2007).
Si vous êtes aux prises avec un trouble de fertilité, tout en vous assurant d’être suivi médicalement, penser à consulter un ostéopathe spécialisé, il pourra vous informer davantage et vous indiquer si vous pouvez bénéficier de traitements ostéopathiques.
Sources :
- Camirand, N. (2009). Dysfonctions glandulaires et nerveuses; diagnostics et traitements ostéopathiques. Paris: Maloine.
- Kermorgant, G. (2007). Apport de l’ostéopathie dans la prise en charge de l’infertilité secondaire. Thèse, Deutsches Osteopathie Kolleg.