L’ostéopathie et les différents syndromes canalaires
Les syndrômes canalaires, décrits dans la littérature anglo-saxone par le terme entrapment neuropathy, sont parfois d’origine idiopathique, mais en règle générale d’étiologie multifactorielle, alliant une cause traumatique à des facteurs endocriniens, un dérèglement postural, des maladies associées touchant la microcirculation ou des micro-traumatismes. Ils sont définis par une inadéquation entre le contenu (défilé) et le contenant (nerf, gaine, vaisseau) amenant une compression nerveuse pouvant survenir sur tout le trajet du nerf, mais particulièrement lors de son passage dans un défilé anatomique (canal).
Les syndromes canalaires les plus communs sont ceux du canal carpien (compression du nerf médian), du défilé thoracique (compression du plexus) et finalement la maladie de morton (compression du nerf intermétatarsien). Ils sont traités classiquement en thérapie manuelle et peuvent être grandement améliorés par des traitements ostéopathiques. L’ostéopathe associe une multitude de grilles d’analyse et d’outils thérapeutiques, allant des approches structurelles aux approches myofasciales, viscérales et crâniennes, pour rechercher et traiter les causes des restrictions de mobilité qui se retrouvent souvent à distance du site de douleur.
Par ailleurs, il existe plusieurs symptômes qui peuvent être reliés à un phénomène similaire au niveau des nerfs crâniens et avoir des impacts à différents niveaux: un goût de métal dans la bouche, une diminution de l’odorat, une pathologie au plan musculaire cervico-thoracique postérieur, une glossodynie (burning mouth syndrome), etc. En plus du traitement ostéopathique classique, qui cherche les causes des restrictions mécaniques en évaluant et traitant l’ensemble des tissus du corps, la mobilisation des nerfs crâniens, telle qu’enseignée en formation post-graduée par Anne Hartley D.O. peut aider à soulager ces symptômes, par un travail fonctionnel utilisant le mouvement actif et/ou passif de la langue, des yeux, des oreilles, de la mandibule et du cou.
Tout comme pour les syndromes canalaires, l’ostéopathe peut aider à soulager, par des manipulations en douceur, les symptômes en lien avec le blocage d’un ou de plusieurs nerfs crâniens.